De projets ponctuels à la recherche fondamentale, les ponts entre universités et entreprises se multiplient avec pour objectif la création d’innovation.
Des cafards pilotés par Xbox Kinect
Parmi les nombreux exemples de partenariat R&D entre les laboratoires de recherche et les grands de l’informatique, celui qui lie Microsoft et des scientifiques de l’Université d’état de Caroline du Nord aux États-Unis peut faire sourire mais sa finalité reste très sérieuse.
En s’appuyant à la fois sur des cafards vivants et la technologie Kinect détournée pour des besoins humanitaires, les chercheurs expérimentent le pilotage électroniquement des insectes équipés de mini-puces électroniques sur le dos.
Application possible de cette étude : l’observation et le sauvetage en cas de catastrophe naturelle. Les scientifiques espèrent en effet utiliser à terme ces très agiles cafards télécommandés et équipées de puces radio-émettrices pour explorer les moindres recoins de décombres lors d’un tremblement de terre par exemple et communiquer éventuellement avec des victimes ensevelies, comme le rapporte Wired dans son article Kinect-guided cockroaches could map disaster zones.
Google et la recherche fondamentale en France
Google et l’INRIA (Institut de Recherche en Informatique et en Automatique) ont officialisé un partenariat sur une durée de 3 ans. Les chercheurs des 2 entités visent des études fondamentales sur des sujets comme l’apprentissage automatique, le web sémantique, l’exploitation du Big Data et les données répliquées dans le Cloud comme le mentionne L’Usine Digitale (L’Inria etGoogle officialisent leur collaboration hautement stratégique).
Ce récent partenariat sous forme de bourses pour des projets d’études et à des doctorants n’est qu’une collaboration supplémentaire entre l’Institut de recherche et le géant californien, déjà en relation depuis 2009. Google a d’ores et déjà soutenu les travaux de chercheurs de l’Inria en leur attribuant plusieurs ’’ Google Research awards’’, entre autres, pour la gestion de ressources distribuées ou les accélérateurs de calcul.
Plus d’infos sur les partenariats de Google avec des laboratoires de recherche
Entreprises privées et chercheurs universitaires : 2 cultures différentes
Si ces ponts entre scientifiques universitaires et secteurs privé sont essentiels pour créer l’innovation et sont encouragés par les institutions à l’instar des actions IAPP (Industry-Academia Partnerships and Pathways) de l’Union européenne , ils constituent néanmoins un véritable challenge. Faire collaborer 2 types très différents de structures, avec des organisations et des contraintes spécifiques a fait l’objet d’une analyse par des chercheurs britanniques. Elle vise à définir des bonnes pratiques, côté entreprise privée pour améliorer la productivité de ces passerelles.
De cette étude, il ressort principalement que les entreprises doivent aborder ces partenariats, non pas comme de simples potentiels de transfert de technologie mais avec une vision à long terme et donc les inclure dans une véritable stratégie.
En savoir plus : How to Create Productive Partnerships With Universities
Des échanges fructueux pour les étudiants, enseignants et entreprises
Les précédents exemples illustrent 2 formes distinctes de partenariat entre chercheurs et entreprises privées : l’ouverture d’une technologie Microsoft à de nouveaux champs d’application et le soutien financier à la recherche fondamentale pour Google. Des relations à plus court terme et à moindre échelle existent également et depuis longtemps entre les départements universitaires et les sociétés, avec des bénéfices communs comme l’explique un Docteur en statistique, professeur dans une université américaine :
- Aider les entreprises à résoudre une problématique avec un coût limité, voire nul
- Engager les étudiants vers la voie de la professionnalisation
- Créer un vivier de compétences pour les entreprises
- Pousser les enseignants à enrichir leurs formations